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Les risques obligataires.


L’investissement en obligations a longtemps été considéré comme l’un des plus sûrs, surtout si l’on conserve les titres jusqu’à l’échéance. Il comporte néanmoins un certain nombre de risques.


La crise des dettes souveraines de 2011/2012 est venue nous rappeler que même les obligations supposées les plus sûres, à savoir celles des États, pouvaient présenter des risques. La longue période de taux d’intérêt très bas que nous connaissons depuis plusieurs années a réduit l’attractivité des placements obligataires tout en faisant peser un risque supplémentaire sur les détenteurs d’obligations (en cas de brusque remontée des taux, la baisse des prix des obligations peut être fatale aux détenteurs de portefeuilles importants).


Le risque de défaut (ou débiteur)


Lorsque vous prêtez de l’argent à quelqu’un, il existe toujours un risque que ce dernier ne vous rembourse pas. Ce risque s’applique aux obligations. C’est ce que l’on appelle le risque débiteur ou le risque de défaut. Ce risque est naturellement fonction de la qualité de l’émetteur.


Par exemple, il sera plus élevé pour une obligation d’entreprise que pour une obligation d’État .


La probabilité de remboursement d’un émetteur est mesurée entre autres par des agences de notation. Ces dernières analysent la situation économique et financière de chaque émetteur et attribuent une note à chaque produit financier, dont les obligations. Plus la note adossée à un titre obligataire est élevée, plus le risque est faible. Néanmoins, plus le risque pris est important, plus le rendement espéré est élevé . C’est à l’investisseur de choisir.


À l’échelle mondiale, il existe trois principales agences de notations : Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch. La note la plus élevée pouvant être attribuée à un émetteur est AAA (le fameux triple A). Plus on s’en éloigne, plus le risque est élevé.


Le risque de liquidité.


Le risque de liquidité correspond à celui qu’un investisseur pourrait prendre en détenant une ou plusieurs obligations dont le volume de transactions sur les marchés est faible. Autrement dit, s’il décide de vendre son obligation, il fait face à un risque de liquidité s’il ne trouve pas de contrepartie prête à la racheter . Plus le volume de transactions d’une obligation est important, plus le risque de liquidité est faible.


Le risque de taux.


Les taux d’intérêt permettent de mesurer la valeur d’une obligation. Ils peuvent augmenter ou diminuer et ainsi rendre plus ou moins attractif l’investissement en obligations si on les compare à la valeur du coupon.


Si les taux montent, le prix d’une obligation déjà émise diminue. Les investisseurs préfèrent en effet placer à des taux plus élevés et donc revendent les obligations qu’ils détiennent, ce qui pousse leur prix à la baisse. Ainsi, les obligations déjà émises offrent le même rendement que celui du marché. Inversement, si les taux diminuent, la valeur de l’obligation monte.


Schématiquement, quand les taux d’intérêt montent (par exemple quand les grandes banques centrales augmentent leurs taux directeurs), le cours des obligations en circulation baisse, et vice versa.


Ces mouvements n’ont pas de conséquences pour les investisseurs qui conservent leurs obligations jusqu’à l’échéance, puisqu’elles seront remboursées à leur valeur d’origine. Les épargnants supportent simplement un manque à gagner s’ils conservent jusqu’au bout une obligation qui leur rapportait moins que d’autres obligations émises plus tard (cas d’une hausse des taux). Si les taux baissent, ils se seront privés d’une plus-value, en gardant leurs obligations, mais auront des revenus plus importants. Le choix dépend souvent de considérations fiscales. Si les revenus sont plus imposés que les plus-values, on privilégiera les plus-values, à condition que la différence soit substantielle car il peut également y avoir des coûts de frottement (droits d’entrée sur le nouveau produit sur lequel on veut réinvestir).


Par ailleurs, plus l’échéance de l’obligation est courte, plus le risque de taux est faible . En effet, dans un intervalle de temps réduit, les variations des taux d’intérêt seront moins importantes. Elles auront donc moins d’impact sur la valeur d’une obligation dont l’échéance se rapproche.


Le risque de change.


Certaines obligations sont libellées dans des devises différentes. Par exemple, si un investisseur détient des bons du Trésor américains, ce dernier s’expose à un risque de change. L’évolution du taux de change peut être favorable ou défavorable pour l’investisseur.


Supposons qu’un investisseur détienne une obligation d’entreprise américaine dont le prix est de 100 dollars. Si le taux de change EUR/USD s’élève à 1,35, le prix de l’obligation est de 74,1 euros. Si le taux de change s’apprécie et passe à 1,40, alors le prix de l’obligation baisse et passe à 71,4 euros. L’appréciation du taux de change entraine une perte de la valeur de l’obligation. À l’inverse, si un investisseur américain détient une obligation française dont le prix est de 100 euros, la baisse du dollar lui est favorable.


Le risque d’inflation.


Tous les épargnants et les investisseurs doivent faire face à ce risque. Si l’inflation augmente, la valeur et les revenus d’un investissement se dégradent nécessairement. C’est pourquoi certaines obligations sont indexées sur le taux d’inflation. Elles garantissent à leurs détenteurs un réajustement quotidien de la valeur de leur investissement en fonction de l’évolution de l’inflation.


Comment limiter les risques obligataires ?


Le risque de taux est le risque auquel s’expose tout épargnant ou tout investisseur. Il est impossible de le supprimer. En revanche, tous les autres risques peuvent être réduits, voire annulés. Par exemple, en ce qui concerne le risque de change, il suffit, pour un investisseur français par exemple, de détenir des obligations libellées en euros. De même, le risque de liquidité peut être diminué en investissant dans des titres dont le volume de transactions est important. Enfin, investir dans des obligations dont la note est élevée limite considérablement le risque de défaut. Néanmoins, dans ce dernier cas, le rendement est lui aussi limité. Tout dépend du risque que l’investisseur est prêt à supporter.


Pour aller plus loin.


Obligations Pratique La dette publique Décryptages.